Rencontre avec Mme Bothorel

Article écrit par Marc-Antoine PIGUEL

Le mardi 22 mai, dans le cadre des cours d’Histoire de Madame Alexis, les élèves de première littéraire ont eu le privilège d’accueillir et de rencontrer l’une des 5 filles du général de Bollardière : Madame Bothorel.


 A cette occasion, celle-ci a présenté son père à travers trois grandes décisions de son parcours militaire. Dans un premier temps, elle a évoqué la seconde guerre mondiale où il a catégoriquement refusé la capitulation et la collaboration française de Pétain pour résister en rejoignant le front Britannique.

Ensuite, en lien avec le programme pédagogique de la classe, elle a conté le rôle unique de cet homme devenu compagnon de la libération qui, mobilisé pour la d’Algérie en qualité de général ,refusa les tortures pratiquées.

Par cette position, il a été amené à briser lui-même la vie de soldat qu’il s’était construit pour renouer pacifiquement avec une population algérienne trop étouffée par la permanente sécurité policière. Son choix fut donc de démissionner de son poste à l’armée.

Resté cependant en Afrique, il s’est différencié par son opposition de l’injustice d’un renseignement essentiellement mené par la peur. Prenant son destin en mains, il s’est donc occupé sur place de l’aménagement du territoire par la construction de nombreuses écoles.
Durant cette conférence, le dernier axe étudié portait sur le choix de la non-violence. Madame Bothorel a illustré cet acte de son père par une expression à première vue paradoxale pour un général : « faire la guerre à la guerre ».

En effet, revenant par la suite en France avec son esprit de nature toujours aussi rebelle, Jacques Pâris de Bollardière, indifférent à son devoir de réserve et à la loi du silence imposée, dénonçait publiquement les atrocités du conflit algérien et les essais atomiques français.

Dans l’une de ses lettres, il parle ouvertement d’un, je cite « effroyable danger… de perdre les valeurs de notre civilisation » qui sont, pour lui, les principes chrétiens et humains de la déclaration des droits de l’homme.
Détenu en forteresse soixante jours pour atteinte à l’honneur de ses ordres, il était néanmoins l’homme le mieux décoré de sa génération avec notamment la légion d’honneur et deux exemplaires de la rare et prestigieuse DSO Anglaise.

Enfin, avant de repartir, madame Bothorel a tenu à lancer un appel aux jeunes. Elle a souhaité que chacun, en s’appuyant sur son propre héritage familial, son vécu personnel et son dialogue intérieur puisse s’engager à être, a son tour, bâtisseur de Paix.